Le Brame du Cerf

« Le Brame, c’est la folie de l’amour réduite dans le temps » J. SOMMER

Au cours du mois d’août, les hardes de biches se reconstituent alors que celles des mâles se disloquent.

Chaque année, la vie du cerf adulte s’organise autour du rut, tend vers le brame. Lorsque vient cette époque privilégiée de son comportement, l’animal en pleine cervaison car il est gras d’avoir viandé tout l’été, se trouve dans sa meilleure condition physique. Ses bois ont atteint leur développement annuel maximum et il les arbore sa ramure dans toute sa splendeur ; la nouvelle hiérarchie sociale s’instaure, prémices du brame. Ce vocable désigne à la fois l’époque du rut et le cri du cerf ou raire.

Celui-ci lève la tête, son encolure est étirée, ses bois en arrière, sa lèvre supérieure est retroussée et sa bouche est verticalement ouverte. Le mâle se renseigne sur l’état de réceptivité des femelles. On appelle cette mimique « moue du rut ». Parfois aussi le cerf renifle longuement sur le passage des biches, on dit qu’il « muse »

Le brame est un langage : les cerfs se jugent et se jaugent par la voix. Intensité, modulation, fréquences des raires instaurent une hiérarchie entre les cerfs subadultes et adultes. On distingue, des brames de défi, d’avertissement, de victoire, d’assurance. Quand il écarte un intrus ou courtise une biche, le cerf émet une succession de hoquets (ou rots) saccadés, brefs et graves.

Le brame est déclenché par l’état physiologique des biches mais aussi par la concentration du taux de testostérone dans l’organisme du mâle. C’est un moment prenant, palpitant, envoûtant qui fait trembler la forêt, la secoue jusque dans ses recoins les plus impénétrables, lui donne toute sa résonance et sa grandeur.